Les deux partenaires transatlantiques ont tant en commun : l’histoire, les valeurs, la religion, la démocratie et le libre-échange. Ils s’associent logiquement lorsqu’il s’agit d’enjeux mondiaux, géopolitiques et économiques. Cependant, ce n’est pas une raison pour que l’Union européenne (UE) suive aveuglément l’agenda des États-Unis, qui cherchent à maintenir leur position de première puissance mondiale.
La guerre en Ukraine a rendu les différentes missions claires pour tout le monde. Alors que les Américains sont protégés, les Européens sont confrontés à la menace nucléaire posée par le dangereux Vladimir Poutine. Ils supportent de plein fouet la crise énergétique et l’inflation qui a résulté de cette guerre, alors qu’ils doivent gagner en privilégiant les négociations.
Le partenariat sino-européen
Il en va de même pour les relations UE-Chine. Les Européens disposent de ressources suffisantes pour développer une politique indépendante des Etats-Unis, qui s’engagent à leur tour dans une voie conflictuelle avec le géant asiatique. De nombreux commentateurs européens pensent que Bruxelles peut tout gagner si elle joue intelligemment
neutralité entre les deux premières puissances et en privilégiant leurs propres intérêts.
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D’un point de vue économique, malgré la situation économique actuellement difficile, la Chine représente un immense marché que les entreprises en quête de croissance ne peuvent ignorer. A l’instar du constructeur automobile allemand BMW, qui vient d’annoncer la délocalisation de son site de production de minis électriques de Grande-Bretagne vers la Chine.
Aussi, la visite annoncée du chancelier Olaf Scholz, qui dirige une mission commerciale, la première d’un dirigeant du G7 depuis le début de la pandémie, est de bon augure à un moment où l’Allemagne traverse une grave crise économique. Cette initiative a déjà porté ses fruits : la compagnie chinoise Xiamen Airlines a commandé fin septembre 40 appareils à Airbus. Cela s’ajoute aux 292 unités pour lesquelles des contrats de vente ont été signés par quatre sociétés chinoises en juillet. Malheureusement pour Boeing et les États-Unis, qui prônent un découplage économique avec la Chine.
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Mais ce n’est pas que de l’argent. Le Vieux Continent et l’Empire du Milieu sont partenaires dans de nombreux autres domaines – éducation, santé, science et technologie. De plus, l’UE a un modèle actif qui fonctionne plutôt bien : la Suisse, qui est à égale distance de Pékin et de Washington et bénéficie de son accord de libre-échange avec la Chine.