En 2020, la France comptait 252 000 étudiants internationaux, selon une étude de l’OCDE sur les migrations internationales publiée lundi. Une partie importante d’entre eux choisira de rester en France, qui, selon l’étude, représente un bassin d’emploi important.
Ainsi, parmi les étudiants qui ont obtenu un permis d’études en 2015, 40 % sont toujours en France cinq ans plus tard. C’est moins qu’en Allemagne (60%), l’autre destination européenne prisée des étudiants internationaux en échange.
Mais en France, ces étudiants étrangers réussissent mieux que partout ailleurs à s’intégrer sur le marché du travail, constate l’étude.
Un taux d’emploi très élevé
En France, le taux d’emploi des anciens étudiants internationaux est de 75,4 %. C’est bien plus que le taux d’emploi des Français (67,2%). Il est également supérieur à celui des immigrés venus en France pour des raisons professionnelles (73 %).
L’OCDE propose plusieurs explications : « Ils sont pré-intégrés dans la société du pays d’accueil et ont souvent des contacts étroits avec les marchés du travail du pays d’accueil par le biais d’emplois à temps partiel ou de stages. De plus, ils disposent de diplômes nationaux connus des employeurs, ce qui facilite leur entrée sur le marché du travail ».
52% des permis de travail sont délivrés à d’anciens étudiants
La réglementation française permet à tous les étudiants internationaux de séjourner en France pendant 12 mois après l’obtention de leur diplôme de fin d’études ou supérieur d’un institut français afin de rechercher un emploi. Les étudiants qui ont quitté la France peuvent également revenir demander une autorisation de travail dans les quatre ans suivant l’obtention de leur diplôme.
En France, plus des trois quarts des changements de statut sont liés au travail, ainsi qu’en Allemagne, en Italie ou aux Pays-Bas, constate l’étude. Ce n’est pas le cas chez notre voisin belge, où plus de 40 % des titulaires d’un permis d’études international passent au permis familial. En France, seuls 10 % des personnes ayant obtenu un permis d’études en 2010 ont eu un permis familial dix ans plus tard.
D’autre part : « La France est numéro un en ce qui concerne le passage d’un titre de séjour pour études à un titre de séjour pour travail. 52 % des autorisations de travail délivrées sont allées à des anciens étudiants », observe Jean-Christophe Dumont, responsable du service migration de l’organisme économique. A titre de comparaison : en Italie ce taux est de 46% et en Allemagne d’un peu plus de 20%.
“C’est certain qu’étudier en France a beaucoup aidé”
Camilla, 23 ans, est venue de Colombie pour étudier en France. Après avoir été diplômée d’une école d’ingénieur, elle a décidé de rester en France, notamment en raison « des opportunités d’emploi, qui sont plus nombreuses que dans mon pays » et « de la qualité de vie ». Elle a trouvé un CDI en un mois. « C’est certain qu’étudier en France a beaucoup aidé. À l’école, il y avait des ateliers de simulation d’entretiens, des ateliers de rédaction de CV et des ateliers de lettres de motivation pour bien se préparer et avoir une base pour les entretiens. » « Attitude », observe la jeune femme.
Un point de vue partagé par Chi, originaire du Vietnam. Moins d’un an après avoir fréquenté une école professionnelle reconnue, elle a réussi à trouver un journaliste permanent. “C’est un domaine tellement fermé, grâce à mes stages pendant mes études et à la fin de mes études j’ai pu faire suivre des lettres de recommandation, des contacts et enfin trouver des emplois”, témoigne-t-elle.
Cependant, les auteurs de l’étude soulèvent certaines inquiétudes au sujet de ces nouveaux travailleurs. En particulier, ils soulignent que “la migration internationale des étudiants n’est pas une solution à la pénurie de travailleurs peu qualifiés ou non qualifiés” et que leur forte concentration dans les capitales de nombreux pays “suggère que la migration internationale des étudiants pourrait souvent exacerber les disparités régionales”. .