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Ce n’est qu’il y a 200 ans que Jean-François Champollion a enfin déchiffré les hiéroglyphes. A l’Institut français d’archéologie orientale du Caire, berceau de l’égyptologie moderne, les anciennes presses du siècle dernier sont ressuscitées de manière aussi pédagogique que culturelle.
Avec notre correspondant au Caire,
Ces sons proviennent de l’âge d’or de l’impression mécanique. Ici, les fils sont fondus puis orientés à l’envers pour créer le texte. Et enfin passer sous la presse.
avez-vous pris un personnage ” Oh non… C’est une croix de vie “. Une croix de vie, un oiseau, un roseau. Des hiéroglyphes sont imprimés à l’Institut français d’archéologie orientale du Caire (IFAO). Mathieu Gousse en est le responsable du comité de rédaction : ” C’est un atelier historique. L’atelier a été créé en 1907 et dispose d’un certain nombre de presses à imprimer, machines qui ont fonctionné entre 1907 et 1992/95explique Mathieu Gousse, rédacteur en chef. Ces machines ont cessé de fonctionner pendant 30 ans, nous avons décidé de les redémarrer au moment de l’épidémie de coronavirus. »
Sans manuel ni explication sur leur fonctionnement, c’est grâce au génie mécanique de Hani Mawad, l’un des ouvriers du livre, que ces machines ont pu reprendre vie après avoir été démontées pièce par pièce. ” J’avais des connaissances assez précises sur la façon de démonter les radios et les horloges. C’est mon travail et j’adore ça. J’ai donc appris à démonter la machine. C’était nouveau et j’aime ça ! »
Ouvrir ce lieu au public tous les jeudis, c’est visiter le passé, à la fois récent et millénaire. Cette bibliothécaire d’un lycée français ne se lasse pas de ces visites. ” Chaque semaine je prends un cours du CM1 au CM4. Ils sont très fiers de leur passé, de tout ce qui est pharaonique, de ce qu’est la première écriture en Égypte, et de quoi ils sont très fiers. »
Fascination éternelle
Ces presses et autres machines sont également conçues pour assister les artistes. Heba Helmi était en résidence et a elle-même exposé son travail à l’IFAO. ‘CONTRE’est une peinture à base de tissus imprimés de hiéroglyphes et de calligraphies arabes et de tissus rappelant les textiles coptes. Donc mon souci était de faire quelque chose qui mélange toutes les couches, qui mélange toutes les couches de la civilisation égyptienne qui a existé et qui existe toujours. »
200 ans après le déchiffrement des hiéroglyphes, ils fascinent toujours à travers les siècles et les arts.
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