EN IMAGES – La Chartreuse de Neuville, plus gros chantier après Notre-Dame-de-Paris


Elles sont Tailleurs de pierre, couvreurs, menuisiers, charpentiers ou encore peintres verriers… Sur le terrain de la Chartreuse de Neuville, des artisans s’affairent à restaurer le bâtiment de 18 000 m². Elle a donc voulu mettre à l’honneur la première édition du festival Labora Tori ce vendredi et samedi lors d’un week-end portes ouvertes.

Les couvreurs coupaient les ardoises en attendant les visiteurs.
Les couvreurs coupaient les ardoises en attendant les visiteurs. ©Radio France
Anne Lyvia Tollinchi

Dans une petite pièce en briques, Olivier et Rodrigue taillent de l’ardoise au marteau. Lucien, 5 ans, et Zachary, 6 ans, s’approchent timidement. Ils ont voyagé avec leur grand-mère de Calais. “Quelle est votre profession?« Zachary demande doucement.Mon métier est couvreur. Allez je vais tout t’expliquer“. Olivier Battais, artisan couvreur et gérant, reprend alors ses outils et entame une explication très ludique de son quotidien.

Expliquer aux gens, en particulier aux enfants, ce que nous faisons est à la fois gratifiant et nécessaire. Nous faisons un travail où il est très difficile de trouver des jeunes. Nous espérons les inspirer ou du moins les sensibiliser. Olivier Battais, couvreur

Une quinzaine d’artisans, tous originaires des Hauts-de-France

Parmi les artisans présents, tous sont originaires de la région : certains sont basés à Étaples, juste à côté, d’autres viennent du bassin minier ou encore de la métropole lilloise. “Nous sommes entre Ch’tis», plaisante Rodrigue, un apprenti couvreur de 23 ans.

Lire Aussi :  Après la démission de Liz Truss, le Royaume-Uni plongé dans une crise politique profonde et inédite

Comme beaucoup d’artisans présents sur le site, Olivier a un lien particulier avec la Chartreuse. « Je préfère travailler ici que, par exemple, à Notre-Dame-de-Paris. Les chantiers de ma région me touchent, je préfère ça. Nous partageons notre savoir-faire, nous participons à la restauration de notre patrimoine local. Et si vous êtes d’ici, vous ressentez davantage les monuments. Ce _donne beaucoup de sens à notre travail_.

Olivier Battais explique à une famille comment protéger le toit de la Chartreuse.
Olivier Battais explique à une famille comment protéger le toit de la Chartreuse. ©Radio France
Anne Lyvia Tollinchi

A côté, Christophe montre à un groupe de visiteurs comment découper du verre pour faire un vitrail. Il est aussi très attaché à la Chartreuse : “C’est un site qui a une âme, j’adore ça. Et puis il y a une fierté de travailler ici, on met notre pierre à l’édifice. Alors montre ce côté-là, ça ne peut être que magique. » Au total, plus de 550 visiteurs ont pu assister au festival.

Lire Aussi :  les dispositifs de soutien aux artistes se poursuivent
Des photos des artisans du chantier sont exposées dans tout le bâtiment principal.
Des photos des artisans du chantier sont exposées dans tout le bâtiment principal. ©Radio France
Anne Lyvia Tollinchi

La pourriture sèche, le champignon qui menace le bâtiment

Même si la Chartreuse a pris de nouvelles couleurs depuis le début des travaux en 2016, la fin des travaux n’est pas prévue dans un avenir prévisible. “Il n’y a pas eu de travail pendant trente ans. A notre arrivée le bâtiment était en très mauvais état, il risquait de s’effondrer car la pourriture sèche est un champignon qui attaque le bois mais aussi la pierre, elle provoque des carnages. Donc ce site est une course contre la montre, c’est le site de la dernière chance‘ explique Olivier Battais.

Lire Aussi :  Trois mois après les orages de grêle en Dordogne, un fabricant de dépanneuses au bord de la liquidation

Une nouvelle phase de travaux, qui durera un an, doit débuter prochainement pour éliminer la pourriture sèche à l’intérieur du bâtiment principal. “L’ensemble fait toujours 18 000 pieds carrés, nous l’avons donc pour les années à venir“, explique Pierre Brahic, le maître d’ouvrage adjoint qui assure la liaison entre le maître d’ouvrage, l’équipe de maîtrise d’ouvrage et les équipes de chantier.

En raison de l'humidité, certains murs en pierre de la Chartreuse se colorent en vert.
En raison de l’humidité, certains murs en pierre de la Chartreuse se colorent en vert. ©Radio France
Anne Lyvia Tollinchi

Même pendant les travaux, la Chartreuse de Neuville reste ouverte au public : d’avril à novembre pour les visites individuelles et toute l’année sur réservation pour les visites de groupe.





Source link